Véronique Robert : responsable de structure d’accueil petite enfance

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Les collectivités territoriales disposent dans le domaine social de nombreuses compétences. L’une d’entre elles concerne l’accueil de la petite enfance : crèches, haltes-garderies, jardins d’enfants

Après vingt ans passés en tant que puéricultrice en PMI (Protection maternelle et infantile), Véronique Robert assure depuis octobre 2006 la direction du jardin d’enfants Paul Demange, à Saint-Denis. Un poste à responsabilité sans commune mesure avec sa précédente activité, mais toujours centré sur l’enfant. "J’ai toujours voulu travailler avec les enfants." Après avoir obtenu son baccalauréat dans le département en 1983, Véronique Robert entre à l’institut de formation en soins infirmiers (IFSI) avec une ambition claire dès le départ, devenir puéricultrice. Après trois ans d’étude et son diplôme d’infirmière en poche, elle est reçue à l’école de puériculture de Niort, dans les Deux-Sèvres. À l’époque, la formation n’est pas dispensée dans le département. Les choses ont évolué depuis puisqu’une section a ouvert en 2001, gérée par l’association Saint-François d’Assises. Elle forme une quinzaine d’étudiants chaque année. Après avoir réussi son diplôme de puéricultrice (un an), Véronique Robert revient à la Réunion. Elle cherche à travailler en maternité dans le Nord de l’île mais constate avec dépit que l’hôpital de Saint-Denis ne recrute alors que des sages-femmes. En 1987, elle est embauchée par le département pour travailler en PMI, Protection maternelle et infantile, d’abord à Saint-Paul pendant trois ans. Puis Véronique Robert, qui s’est mariée et a accouché de sa première fille entre-temps, réussit à être mutée à la PMI de Sainte-Clotilde, plus proche de son domicile personnel, en 1990. Elle travaillera dans la structure pendant les 16 années suivantes. Consultation de nourrissons, visites à domicile, instruction et suivi des dossiers d’agrément d’assistantes maternelles de jour… Comme elle y aspirait, Véronique Robert exerce un métier centré sur les soins au petit enfant. "J’ai travaillé pendant 20 ans en PMI, souligne Véronique Robert. Ce fut une expérience très riche. Elle m’a aussi permis, grâce à un rythme de travail équilibré, d’élever mes deux filles. Je n’aurais pas conçu de m’occuper des enfants des autres tout en négligeant les miens !", souligne-t-elle. Désireuse d’évoluer professionnellement et plus disponible d’un point de vue personnel, sa progéniture ayant atteint l’adolescence, Véronique Robert répond en 2006 à l’appel à candidature du Centre communal d’action sociale (CCAS) de Saint-Denis pour le poste de directrice de structure d’accueil petite enfance du jardin Paul Demange. Elle occupe le poste depuis près d’un an. Sa structure accueille 80 enfants à partir de 20 mois et jusqu’à la scolarisation. Elle reçoit les petits dès 7 h et ferme ses portes à 17h30 du lundi au vendredi. Rythme de travail, fonctions, responsabilités… Cette mutation a été l’occasion d’un changement radical de ses habitudes. "Le travail est plus prenant, affirme Véronique Robert. J’ai une équipe de 25 personnes à gérer. C’est un poste complet qui va du relationnel à l’informatique en passant par les tâches administratives, la gestion de budget ou d’appels d’offres. Les responsabilités sont lourdes. Des dizaines de familles nous confient leur enfant, ce qu’elles ont de plus précieux. Notre légitimité, on la trouve dans le regard des parents." Pour assumer un tel rôle, mieux vaut posséder certaines aptitudes. "Les fonctions de direction nécessitent diplomatie, souplesse, tolérance, mais aussi dynamisme et rigueur dans l’organisation, estime Véronique Robert. Pour être puéricultrice, il faut développer des qualités relationnelles telles que l’écoute et l’empathie. Il faut aimer l’aide et posséder de bonnes capacités d’analyse pour observer et comprendre quand ça ne va pas. Le diplôme avait été créé à l’origine pour lutter contre la forte mortalité des enfants, poursuit-elle. Mais notre métier a évolué avec la société et les besoins. Nous sommes passés du médical pur au psychologique." Et d’encourager les vocations naissantes : "Le territoire national subit aujourd’hui une pénurie de puéricultrices, souligne Véronique Robert. Le métier présente donc aussi l’avantage d’une quasi-garantie contre le chômage !" Voilà ce qui s’appelle un argument.

Séverine Dargent

- La rémunération À la Réunion, le traitement indiciaire est, en début de carrière, de 28 304 euros annuels brut pour le cadre d’emplois de puéricultrice et de 25 565 euros annuels brut pour le cadre d’emplois d’éducateur de jeunes enfants. A cela peut s’ajouter le régime indemnitaire constitué de différentes primes dont le montant

- Les modalités d’accès Le concours est la voie privilégiée pour intégrer la fonction publique territoriale. L’emploi de responsable d’établissement d’accueil petite enfance relève de la catégorie A ou B de la filière médico-sociale ou sociale. Les concours concernés sont ceux d’éducateurs de jeunes enfants, puéricultrices cadres de santé, ou puéricultrices. Les diplômes requis selon le concours sont le diplôme d’État d’éducateur de jeunes enfants, celui de puéricultrice, ainsi que le diplôme de cadre de santé. Les concours comportent soit une épreuve écrite et une épreuve orale, soit une seule épreuve orale. Ils sont organisés par le Centre de gestion de la Fonction publique territoriale de la Réunion ou directement par les grandes collectivités.

- Les effectifs et les besoins Les responsables d’établissement d’accueil petite enfance sont au nombre de 35 au sein des collectivités réunionnaises. L’effectif des puéricultrices est de 56 à la Réunion et 7 678 dans la France entière. Celui des éducateurs de jeunes enfants est quant à lui respectivement de 153 et 8 522. Il ressort de l’enquête de conjoncture réalisée par le CNFPT sur le plan national pour l’année 2007 que le secteur d’activité petite enfance est l’un des plus concernés par des intentions de recrutement de la part des collectivités, les profils les plus recherchés étant ceux de puéricultrice et d’éducateur de jeunes enfants.

 

- Mission : mettre en œuvre un projet d’établissement

Le responsable de structure d’accueil petite enfance dirige un établissement d’accueil pour les enfants de moins de 6 ans, qu’il s’agisse d’une crèche, d’un jardin d’enfants ou d’une halte-garderie. Il exerce ses fonctions au sein des Centres communaux d’action sociale (CCAS), des communes, des structures intercommunales ou du département, l’accueil de la petite enfance relevant de la compétence des collectivités territoriales. Il a pour mission de participer à la définition et à la mise en œuvre du projet d’établissement. Parmi ses activités figurent aussi l’assistance et le conseil technique auprès des élus, l’accueil, l’orientation et la coordination de la relation aux familles, le développement et l’animation de partenariats, l’organisation et le contrôle des soins et de la surveillance médicale, la coordination du projet d’établissement, l’évaluation des projets d’activités socio-éducatives, le management opérationnel de la structure, l’animation et le pilotage des équipes, la gestion des ressources humaines, la gestion administrative et budgétaire, la gestion de l’équipement, la promotion de la structure, ainsi que la veille juridique, sanitaire et sociale. Les responsables de structure d’accueil petite enfance bénéficient comme tout fonctionnaire d’une évolution de carrière se traduisant par un avancement régulier d’échelon et de grade dans leur cadre d’emploi. Les possibilités de mobilité sont importantes au sein même de la fonction publique territoriale, vers la fonction publique hospitalière ou vers le secteur privé, avec possibilité de retour vers la fonction publique territoriale.


 
 

Sources : www.clicanoo.com
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