Belgique : Petite enfance : les crèches privées bientôt plus chères, pour survivre

Publié le par Khalam

Inévitable conséquence de la future mise en application d’une nouvelle commission paritaire : les parents devront payer (encore) plus cher dans les structures d’accueil privées. L’objectif de cette commission paritaire est de fixer des normes et barèmes communs aux structures subventionnées et non-subventionnées, avec notamment la revalorisation des salaires du « privé ». Une revalorisation qui trouvera son financement dans la poche des parents.
A priori, la revalorisation des salaires est plutôt bien acceptée dans le secteur non-subventionné, où le salaire moyen brut est inférieur de 350 euros par mois. Mais ces structures d’accueil ne vivent que de la participation financière des parents, et beaucoup sont à peine en équilibre budgétaire ou proche de l’endettement. On comprend donc très vite ce que l’application de cette nouvelle commission paritaire induira dans le « privé » : ou bien on ferme, ou bien on augmente les tarifs.
 
En Communauté française, le secteur « privé » de l’accueil de la petite enfance représente 470 structures, encadrant environ 18.000 enfants, soit à peu près le quart des places disponibles. Or, ces quelques dizaines de milliers de places (théoriquement plus ou moins 72.000) ne suffisent déjà pas à répondre à la demande, en attendant la promesse de 5.000 places d’accueil supplémentaires d’ici deux mois, l’engagement même des ministres Marcourt (PS, Economie) et Fonck (cdH, Petite enfance) dans la cadre du plan « Cigogne II » répondant aux exigences européennes !
 
Il est déjà difficile de concevoir objectivement que ces 5.000 places supplémentaires seront effectives d’ici fin décembre. Mais en plus, manifestement, certaines crèches devront entre temps mettre la clé sous le paillasson si elles ne veulent ou ne peuvent pas répercuter le coût de la hausse salariale sur leurs tarifs. On évoque chez certains gestionnaires des prix grimpant jusqu’à 750 euros par mois pour l’accueil de l’enfant d’un couple gagnant 3.300 euros (nets) !
 
Au delà de cela, plusieurs risques se profilent derrière l’application de cette commission paritaire : l’ouverture de garderies clandestines, la garde d’enfants à domicile « au noir », et des effets directs sur le travail des femmes (recours plus fréquents au temps partiel, à la pause-carrière, etc, d’où diminution de revenus).
 
Le problème est que l’adaptation de cette commission paritaire est du ressort du fédéral, tout comme l’éventualité d’une déductibilité fiscale accrue des frais de garde d’enfants. Et faute de gouvernement … les milieux non conventionnés n’ont pas d’interlocuteur. On ne traitera pas cela en affaires courantes !
 
La ministre Fonck et l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) ont prévu des réunions de travail à ce sujet dans les prochains jours.
 

 

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