Petite enfance et horaires atypiques

Publié le par Khâli-an

Analyse de quatre sites expérimentaux

 Le développement des horaires atypiques complexifie les réponses des pouvoirs publics à la prise en charge de l’accueil des jeunes enfants. Face à cette complexification, et aux réponses encore incertaines, il convient de faire le point des expérimentations. Les enjeux sont importants non seulement pour les parents qui subissent des conditions de travail difficilement compatibles avec leur vie familiale, mais aussi pour le bien être des enfants, ainsi que pour les professionnels de la petite enfance qui, pour répondre à la demande des parents, peuvent être confrontés eux aussi à un « spirale » de la flexibilité[1].

Cette recherche évalue l’offre de services de prise en charge de la petite enfance et les stratégies de garde des ménages confrontés aux horaires atypiques. Son objectif est double : étudier la manière dont évolue l’offre de garde pour faire face à ces horaires, et analyser la manière dont cette offre est évaluée et perçue par les usagers. Plusieurs enseignements s’en dégagent. 

Travailler en horaires atypiques remet en cause l’organisation du temps parental (et conjugal) et désynchronise les rythmes familiaux (et le temps passé avec les enfants).

 

 

Pour y faire face, chaque famille tente de compenser doublement ce temps d’absence au détriment parfois d’un temps « pour soi ». A cet égard, toutes les familles rencontrées témoignent des répercussions plus ou moins directes des décalages horaires sur leur enfant.
Ont souvent été évoqués la prise de rythme parfois difficile, la fatigue due aux longues journées, le manque de ne pas voir suffisamment son ou ses parents
­ Les chercheurs montrent comment l’imprévisibilité (plus que le décalage) déstabilise l’organisation familiale. Outre le degré de prévisibilité, la capacité que peuvent avoir certains salarié(es) à négocier, plus ou moins formellement, leur employabilité (préférence pour tel créneau, pour tel jour, pour faire/ ne pas faire de nuits, de week-end…) et se rendre par conséquent indisponible en cas d’horaires imprévisibles, de besoins ou de soucis personnels peut apparaître comme une ressource fondamentale.
Au niveau de l’analyse des dispositifs, les chercheurs soulignent la logique partenariale qui préside à leur montage. Pour participer à la conception des dispositifs, pour en assurer le financement de démarrage, pour s’assurer de leur pérennité, la présence de partenaires est indispensable.  La place qu’occupent les organismes à caractère social (CAF, municipalités…) joue certainement dans le sens d’une accentuation des critères sociaux dans l’accès à cette offre. En revanche, il est manifeste que les entreprises restent largement en retrait dans la conception et le soutien à ces initiatives, alors même que nombre d’entre elles sont directement impliquées dans l’émergence du besoin.
 Les chercheurs soulignent également l’importance de la complémentarité interinstitutionnelle de cette offre de garde par rapport à l’ensemble de l’offre formelle. En effet, le besoin de garde des parents confrontés à de tels horaires atypiques ne se résume pas à cette offre spécifique. L’important est que l’arrangement de garde (combinant ressources formelles et informelles), soit stable, viable et bien articulé. Les chercheurs insistent sur la nécessité d’une coordination locale, de type plate-forme de services, intégrant cette offre nouvelle.
Les chercheurs plaident pour une meilleure intégration de cette offre associative et alternative avec l’ensemble des autres dispositifs locaux de prise en charge de la petite enfance. Les expériences décrites mettent au jour l’importance de la professionnalisation de cette offre et sa précarité relative. S’il est possible de trouver de jeunes professionnel(le)s intéressé(e)s et motivé(e)s pour définir une intervention d’un type nouveau, productrice d’apprentissages précieux pour les métiers de la petite enfance, il est tout aussi évident pour ces intervenant(e)s et pour les responsables de ces services que leur disponibilité est souvent limitée dans le temps. Il semble ainsi difficile d’imaginer que des personnes puissent occuper ce type d’emploi sur la longue durée. 

­ Enfin il apparaît que même si les services proposés ne constituent pas un appui permanent, ils représentent une aide cruciale pour les familles.

 
Danielle Boyer
 

CNAF – Recherche et Prospective

Pour télécharger le document au format Word
n° 73 - Petite enfance et horaires atypiques
Analyse de quatre sites expérimentaux

Claude Martin, Blanche Le Bihan, Arnaud Campeon, Guillaume Gardin

Dossier 73 - Horaires Atypiques.doc

 

 

 

 

 

 

Publié dans Les Modes de garde

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K
je pense qu il serait bien d'avoir des structures d'accueil pour les enfants après l'école ,car de nos jours les deux parents travaillent et ne peuvent pas bien souvent recuperer less enfants à la sortie des classes, pas facile de trouver quelqu un de confiance qui puisse vous les recupere et garder aussi le temps que vous rentrez à la maison...pour ma part je reprends le travail a temps plein l'ann"e prochaine et je commence déjà à m'organiser pour l'après école... bisous
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