S'occuper des enfants.. à quand la parité?
En naviguant sur le net, j'ai trouvé un blog très interessant écrit par un papa qui souhaite exercer le métier d'assistant maternel. Je veux être assmat ...une assistante-maternelle au masculin J'ai trouvé cette démarche originale, et complètement pertinente. Je ne peux qu'encourager ce papa dans son projet.
Toutefois, en y réfléchissant, j'ai un bémol à la clef (de sol) ;-).
En France, nous pointons souvent du doigts les pays plus au sud, à la culture plus "méridionale". L'Italie, l'Espagne, pour ne pas descendre plus bas. Pour nous, ces pays là sont les symboles vivants du machisme. C'est bien entendu oublier de se regarder le nombril. En effet, qui (moi la première), aurait en tête de confier facilement son enfant à un homme? A qui cela parait il naturel?
Et pourtant.
Dans une société qui voit se développer à un rythme accru les familles de type "monoparental", il est bien évident que les femmes n'ont plus le monopole du "holding" (cf Donalds Woods Winnicott) ou du maternage. D'ailleurs, il serait temps de revoir le terme, car on peut en effet parler de "paternage". Même si, il faut le reconnaître, les hommes et les femmes ont une façon très différente d'appréhender le monde, et de s'occuper d'un enfant. Pour autant, je ne suis pas certaine qu'il y ait une seule et unique bonne manière de le faire.
Quels sont nos freins principaux?
Excepté que beaucoup diront qu'un homme n'est pas "capable" de le faire (au nom de quoi? à ma connaissance, deux bras pour caliner, changer, jouer, et nourrir sont suffisants....), un des grands arguments, avancé d'abord par ces messieurs reste l'éternelle notion de "division sexuelle du travail". Hé non, ce n'est pas nouveau. Déjà nos ancêtres australopithèques réservaient ce rôle aux femelles. Les hommes se conservant les prérogatives de "vivre à l'extérieur" du foyer. Il est temps alors de faire évoluer les mentalités. Alors qu'on accepte aujourd'hui qu'une femme exerce le métier de Sapeur Pompier, Plombier, Chauffeur Routier.... on a du mal à admettre qu'un homme entre dans le cercle fermé des "menstrues".
Un autre argument qui nous est souvent opposé réside dans les risques d'actes pédophiles. Alors oui, c'est vrai que la majorité des déviants sexuels connus sont des hommes. Toutefois, la douloureuse actualité du procés d'Outreau nous a démontré que certaines femmes étaient capables d'actes pédophiles. Ou tout au moins, qu'elles étaients capables de mettre les enfants en danger... A mon sens, homme ou femme, le danger réside de toute façon... qu'il vienne de l'assistant maternel, ou du mari de la nounou.... tout est aussi affaire de sélection, et de confiance. C'est aussi pour cela, que faire appel à un(e) professionnel(le) AGREE(E) par la PMI, subissant des contrôles réguliers (on peut en rêver) est préférable au recours au travail dissimulé.
Alors quoi?
Il est grand temps de faire bouger les choses. Alors que nombres de féministes réclament la parité à corps et à cris, peut être devrions nous envisager la problématique de la parité sous un angle effectivement égalitaire.. que la parité soit la même pour tous et toutes....
Mais encore?
Je profite de cet article pour vous faire part de mon expérience personnelle.
Lorsque j'ai accouché cet été, j'étais suivie par un gynécologue homme.. jusque là, rien d'étonnant. Le jour de mon accouchement, dans la salle d'opération nous étions 7 personnes... 3 femmes (moi, une infirmière, et une photographe), et 4 hommes...
Comment ça me diriez vous? oui 4 hommes, mon mari, le gynéco, l'anesthésiste, et UN AUXILIAIRE DE PUERICULTURE. Et oui! J'ai été surprise dans un premier temps. Et puis, j'ai très vite oublié le caractère exceptionnel de l'évènement. Je peux même vous affirmer que j'ai souvent préféré qu'il s'occupe de mon bébé plutôt que les auxiliaires femmes.. car il était plus doux.
Un jour tout de même intriguée, je me suis risquée à lui poser la question suivante : "comment vous appelle t on? puériculteur?" Un peu géné, il a éludé ma question en répondant "pour le moment, je suis Auxiliaire de puériculture...."
Pour conclure.
Je souhaite bonne chance au papa dont il est question dans cet article pour l'obtention de son agrément. Je lui souhaite également de ne pas subir de discrimination sexuelle et de trouver très vite de jeunes enfants à s'occuper.