Carnet de suivi alimentaire du petit enfant : un outil soutenu par le PNNS
PARIS, 25 janvier (APM Santé) - Le carnet de suivi alimentaire de l'enfant de la naissance à trois ans vient de recevoir le soutien des pouvoirs publics, qui lui ont accordé le logo du Programme national nutrition santé (PNNS), a-t-on appris lors d'une conférence de presse organisée mercredi à Paris.
Développé par le Syndicat français des aliments de l'enfance (SFAE), en collaboration avec des spécialistes de la petite enfance, ce carnet est remis aux parents dans plus de 500 maternités depuis septembre 2004, et 675.000 familles l'ont déjà reçu.
Dans la mesure où les conseils distillés dans ce document assurent la promotion de l'allaitement maternel, encouragent les mères à augmenter la consommation de fruits et légumes de leurs jeunes enfants et les incitent à leur fournir une alimentation équilibrée (suffisamment riche en acides gras essentiels, pas trop salée et garantissant des apports suffisants en vitamines et minéraux), tout en insistant sur l'importance de laisser l'enfant développer son activité corporelle, le carnet de suivi alimentaire de l'enfant répond pleinement aux objectifs nutritionnels fixés par le PNNS, estime Jean-Loup Allain, délégué général du SFAE, dans le dossier de presse diffusé à cette occasion.
Décrit par ses promoteurs comme un outil d'échange et de dialogue entre parents et médecins, ce carnet ne cherche en aucun cas à se substituer au carnet de santé "traditionnel", mais vient plutôt le compléter en sensibilisant les différents intervenants de la prise en charge du jeune enfant à l'importance de l'alimentation entre la naissance et l'âge de trois ans.
En effet, les données recueillies dans le cadre de différents sondages réalisés pour le compte du SFAE démontrent que le temps consacré au thème de l'alimentation pendant les consultations diminue après que l'enfant a passé le cap d'un an. Pourtant, à cet âge, l'enfant ne doit pas encore manger comme un adulte et il est important, au cours de cette période, de varier le plus possible son alimentation tout en s'assurant que son alimentation reste équilibrée sur le plan nutritionnel et que les portions qui lui sont proposées ne se montrent pas trop importantes par rapport à ses besoins réels.
Sont donc proposés dans ce carnet, pour les quatre tranches d'âge définies au cours des trois premières années de vie (naissance, de la naissance à quatre-six mois, de quatre-six mois à un an, d'un an à trois ans) des conseils nutritionnels adaptés et des repères simples sur la façon de bien alimenter un enfant.
Les parents peuvent ainsi noter les informations sur l'historique alimentaire de l'enfant et un espace leur est également réservé pour qu'ils puissent noter au fur et à mesure leurs remarques et les questions qu'ils souhaitent poser à leur médecin.
Ce dernier, auquel le carnet doit être présenté à chaque consultation, peut ainsi visualiser rapidement les habitudes alimentaires de l'enfant et les questions que se posent ses parents, ce qui fait de ce carnet un véritable outil de suivi, de prévention et parfois même d'aide au diagnostic. Par ailleurs, des pages sont également prévues pour que le praticien qui suit l'enfant puisse noter ses conseils.
Les résultats d'une enquête TNS Sofres conduite en août 2005 pour le compte du SFAE auprès de 800 mères de bébés confirment l'utilité de cet outil. En effet, 72% des mamans se trouvant en sa possession indiquent l'avoir déjà utilisé et un quart déclare avoir modifié certaines habitudes alimentaires de leur enfant, notamment en faveur des fruits, des légumes et des laitages infantiles, peut-on lire dans le dossier de presse.
Pour Jean-Loup Allain, le carnet de suivi alimentaire de l'enfant de la naissance à trois ans constitue un outil "gagnant-gagnant". En effet, il aide les parents à mieux conduire l'alimentation de l'enfant et à comprendre ses besoins alimentaires spécifiques, il permet au médecin d'analyser facilement et rapidement l'alimentation du jeune enfant de façon à lui permettre de donner des conseils adaptés et personnalisés. Enfin, note-il, en termes de santé publique, cet outil s'inscrit pleinement dans la politique actuelle de prévention de l'obésité et de réduction des maladies liées à une alimentation déséquilibrée.