Quand vie étudiante et maternité vont de paire...

Publié le par Khalamity

Vous avez sans doute déjà croisé au sein du campus, une étudiante enceinte et les questions se sont bousculées dans votre esprit. Vous qui vous « contentez » de suivre vos cours, avec parfois (souvent !) un job étudiant à côté, vous trouvez déjà votre situation compliquée...
Alors avec un ou plusieurs enfants... Comment se passe la vie quotidienne d’une étudiante maman, partagée entre bébé et cours ? Quelles sont les aides dont elles bénéficient, les difficultés auxquelles elles sont confrontées ? Voici des éléments de réponse qui intéresseront autant les étudiants lambdas, que ceux qui sont directement concernés par le sujet.

Étudiante-maman : un statut inexistant
Les organismes les plus à même de se pencher sur la population des étudiantes-mamans ne sont pas en mesure de livrer d’études ou de chiffres. Seule solution : consulter directement les principales intéressées. Ces étudiantes pas comme les autres se livrent et nous font entrer dans un univers pas toujours évident à gérer.
En ce qui concerne la question du statut, elles sont, soit étudiantes au regard de leur établissement, soit mamans au regard de la Caf par exemple, mais le statut d’étudiante-maman n’existe pas. Le responsable des questions d’aides sociales à l’Unef va dans ce sens : « La situation de ces étudiantes n’est pas reconnue, alors qu’elles font une triple journée : elles cumulent les cours, le bébé et souvent un job. Nous agissons pour un statut social d’autonomie de l’étudiant. Notre action se tourne aussi vers la création de crèches universitaires et vers un emploi du temps plus souple ». Mais qu’en pensent les étudiantes concernées ? Une étudiante me confie qu’il est difficile de revendiquer quelque chose avec un statut inexistant. Une autre, enceinte de plusieurs mois, assure que lorsque l’accouchement a lieu durant les examens, ces étudiantes ne bénéficient pas d’un report d’examens. « J’ai une amie qui a reporté son 2e semestre à cause de cela », affirme-t-elle. D’autres ne réclament ni statut, ni traitement de faveur particulier.
Ce qui est sûr en tout cas, c’est que ces étudiantes mamans ou futures mamans manquent d’informations. Beaucoup n’ont jamais entendu parler de l’existence de crèches universitaires par exemple. Certes il en existe très peu en France. Rina, reconnaît que le forum des mamans (
http://mamans_etudiantes.monsite.wa...) sur lequel elle est inscrite « dépanne pas mal. Nous sommes plusieurs étudiantes sur Lyon, on s’entraide avec les cours ou du baby-sitting de temps à autre ».


La vie d’étudiante en attendant bébé
Parfois bébé est désiré, parfois il arrive de manière impromptue. Mais gare au cliché de la jeune étudiante qui tombe enceinte de manière imprévue. Même si cela arrive bien sûr, il arrive plus qu’on ne le croit que des étudiantes décident d’avoir un enfant avec leur ami ou conjoint. Cela part du désir, réfléchi ou non, d’avoir un enfant.
Une grossesse durant les études, c’est aussi une question de point de vue ! 

 "En fait, je pense que c’est le bon moment pour avoir des enfants. Comme je suis à la fac, j’ai plus de temps libre pour m’occuper de ma fille. Par ailleurs, je pense que c’est aussi plus simple pour entrer dans la vie active. Quand je travaillerais, mes enfants seront plus autonomes et iront à l’école », explique Rina, 27 ans, étudiante en 3e année de Droit à l’université Lyon III. À l’inverse, Véro, 25 ans, étudiante en 6e année de médecine, avoue que son petit garçon était attendu, mais pas aussi tôt. « Avec mon ami qui est également étudiant, en Master 2, on aurait voulu attendre de gagner notre vie avant d’avoir un enfant. Mais nous l’avons accueilli avec joie bien évidemment ! ».
Les situations familiales de ces jeunes filles sont disparates. Parmi les étudiantes interrogées, beaucoup ont un ami ou conjoint salarié, d’autres sont tous 2 étudiants. La famille intervient plus ou moins. Les parents d’Hélène, 22 ans, maman de 2 petits enfants, l’aident financièrement, « comme ils ont aidé mon frère lorsqu’il était étudiant », dit-elle. Ceux de Virginie lui paient ses droits d’inscriptions à la fac. Papa-maman sont également là pour dépanner de quelques gardes, mais toutes n’ont pas cette chance en raison de l’éloignement géographique.
L’arrivée d’un enfant, quelles que soient les circonstances, reste un vrai bouleversement. Toutes les jeunes étudiantes qui ont bien voulu se confier sont unanimes : si c’est un désir d’enfant, il faut bien réfléchir avant de prendre la décision. Avoir un enfant durant ses études n’est pas une mince affaire. Réfléchissez en fonction de la difficulté des études entreprises, de votre situation financière et personnelle. Coralie, 25 ans, maman d’un petit de 6 mois, prépare le Capes d’Histoire à l’IUFM et à la fac : « je pense qu’il faut de la maturité pour pouvoir tout assumer, et une solidité dans le couple ». Il ne faut pas compter uniquement sur les aides des Caf, Crous et autres, car même si la 1re difficulté est financière, la seconde reste organisationnelle. Gérer un bébé, les cours et parfois un job étudiant, représente un sacré programme !


Concilier grossesse et cours...
La grossesse peut s’avérer être un moment difficile à conjuguer avec les cours ! « Pendant ma grossesse je n’ai pas travaillé à fond, car en plus de la fatigue, j’avais des nausées et des vomissements, avoue Véro, j’ai même été arrêtée quelques semaines avec interdiction de bouger lors de mon 5e mois de grossesse. »
« Lorsque j’ai été enceinte en 1re année, je n’ai pas eu droit au régime spécial qui permet d’être dispensé d’assiduité. Mon 1er trimestre de grossesse correspondait avec le début de mon 1er semestre de cours. Ça été difficile, mais j’ai quand même eu mes examens »,
raconte Rina. D’autres, comme Virginie, en Master 2 Géomarkéting, ont plus de chance. Elle a soutenu son mémoire à 8 mois de grossesse et a passé son oral d’admission en Master 2 10 jours avant la naissance de sa fille !


Une fois que bébé est arrivé
Quelles aides financières ?
Les aides financières, vous les obtiendrez soit en tant qu’étudiante soit en tant que parent.

  Remplissez votre Dossier social étudiant, vous aurez peut-être droit à une bourse sur critères sociaux. Celle-ci vous permettra de bénéficier du complément maternité et peut-être d’un logement en résidence universitaire.
Le complément maternité, d’un montant de 270 € est versé sur 9 mois, à l’issue du congé maternité. D’après le service communication du Cnous, il apparaît que 350 étudiantes ont fait une demande pour obtenir ce complément pour l’année 2004-2005. À noter qu’il y a près de 500 000 étudiants boursiers. C’est la région Ile-de-France qui totalise le plus grand nombre de demandes, notamment le Crous de Créteil, qui a versé 44 compléments maternité. Quant aux résidences universitaires, certaines peuvent vous accueillir, avec un enfant, compte tenu de la taille restreinte des logements dont elles disposent.
Sachez que si vous êtes étudiante et maman, boursière sur critères sociaux, vous pouvez rencontrer une assistante sociale ou un interlocuteur de la Division de la vie étudiante (DVE) du Crous. Vous serez orientée au mieux et pourrez faire part de votre demande de logement en résidence universitaire par exemple.

  Sachez que si vous n’êtes pas boursière, mais maman tout de même, et que vous êtes en situation de rupture familiale, de grosse difficulté ou simplement autonome, votre dossier pourra être étudié pour l’attribution d’une allocation d’études ou une aide d’urgence du Fonds de solidarité universitaire.

  En tant que parent, allez voir du côté de la Caf. Vous bénéficierez de la Paje (Prestation d’accueil du jeune enfant né après le 1er janvier 2004). Elle comprend notamment une prime à la naissance (840,96 €) et une allocation de base (168,20 € / mois) versée pendant 3 ans.


  D’autre part, si vous possédez une mutuelle complémentaire parmi les 10 organismes régionaux de Sécurité sociale étudiante gérés par l’Usem, vous aurez droit au forfait naissance, d’un montant de 150 € environ (seule Vittavi n’en verse pas : www.usem.fr).


Des aménagements à la fac ?
L’établissement dans lequel vous étudiez propose peut-être des aménagements d’emploi du temps, qui ne sont pas destinés en particulier aux étudiantes-mamans, mais dont vous pourriez bénéficier. Nelly, 22 ans, étudiante à l’université Pierre Mendès France de Grenoble, attend un petit garçon pour très bientôt. Elle a obtenu le droit de faire son Master 2 de Droit en 2 ans, « ce qui me permet d’être plus présente chez moi », explique-t-elle.
Rina, qui a une petite fille, attend actuellement des jumeaux pour fin mars. Elle bénéficie d’une dispense d’assiduité pour les cours obligatoires, c’est un régime spécial destiné aux salariés ou chargés de famille.
Certaines universités proposent des diplômes à distance.
Cela peut constituer un bon moyen de garder bébé à la maison tout en travaillant. Cependant, tous les établissements ne proposent pas ce genre d’aménagement. Des étudiantes sont ainsi amenées à interrompre leurs études pour un moment. C’est le cas d’Hélène : « ma fille est née en novembre, j’ai été reçue en juin et n’ai repris les cours qu’en septembre de l’année suivante ».

Des crèches pour parents étudiants ?
La garde de l’enfant est la difficulté la plus récurrente. Il faut vous y prendre assez tôt pour espérer obtenir une place. Renseignez-vous auprès de votre mairie et multipliez les demandes dans les différentes structures : crèches municipales, associatives, assistances maternelles.
Saviez-vous que certaines universités possèdent une crèche ouverte aux enfants d’étudiants ? Il en existe peu. Les universités de Jussieu (Paris VI et VII), Caen, Lyon II, et plus récemment Toulouse en possèdent une. Les Crous d’Aix-Marseille et de Paris proposent également une crèche destinée aux enfants d’étudiants.
Les tarifs des crèches universitaires sont fixés par l’université et sont intéressants pour les étudiants. Par contre les places sont rares et les listes d’attente longues.

À la crèche universitaire de Jussieu, qui fonctionne à moitié comme une crèche, à moitié comme une halte-garderie, le tarif est calculé en fonction des ressources. Vous payez de 0,95 € (plafonds ressources : 1067 € / mois) à 2 € (à partir de 3 000 € / mois) environ l’heure.
Véro, sur liste d’attente dans des crèches municipales, va peut-être obtenir une place pour septembre à la crèche du Crous de Marseille. En attendant, depuis la fin de son congé maternité (rappelons qu’elle est étudiante en 6e année de médecine), en janvier dernier, elle garde donc elle-même son fils, souvent au détriment de ses études. Face à l’absence de crèche dans son établissement, Rina, en a lancé l’idée. On lui a conseillé de conduire le projet, ce qu’elle n’a pas le temps de faire, à cause d’un emploi du temps déjà bien chargé
 
Sources : Studyrama

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article